New York... New York... New York. La grande ville dans laquelle Lucy avait grandit n'avait plus le même charme qu'autrefois. Plus aucun de ses anciens amis n'habitaient ici, Owen était toujours occupé en ce moment et finalement elle restait juste seule dans son appartement. Des rares occasions, comme elle l'avait rêvée hier soir lui permettrait d'établir des contacts sociaux. Seulement à quel prix ? D'abord récapituler le rêve, Le jeton de poker jeté comme une pièce de pile ou face et un sourire malicieux. Changement total de décor pour une course poursuite serrée dans les couloirs d'une station de métro, arrivé devant l'appareil le traqué se fait attraper de dos pour être traîné de force à l'intérieur. Moi... Pourquoi moi ? Pourquoi sauver ce type alors qu'au même moment des viols et des meurtres auront lieux ? Lucy se morfond la tête dans son coussin, ce qui lui fait peur c'est surtout ce que pensera la personne qu'elle sauvera. Il pourrait la confondre avec un ennemi, et si ce mec était très recherché et qu'elle passerait pour complice ?! Vraiment elle aurait préférée rester au lit ce matin là.

Et après tout, il fallait bien être utile. Aucun de ses rêves n'étaient du au hasard; l'ennui c'était qu'elle connaissait bien la station mais qu'elle n'avait aucune idée de l'heure à laquelle elle devait repêcher son poisson. Lucy regarda par la fenêtre de son petit salon, un grand soleil ! Elle enfila une petite robe blanche, s'attacha les cheveux et se maquilla de sorte à paraitre la plus gentille & douce possible. Elle glissa aussi une petite bombonne au poivre dans son sac au cas ou il essayerait quand même de se débattre. Puis elle sortie prendre une grande bouffée d'air, enfila ses écouteurs et se mit en route pour le métro. Sa montre affichait 14 heures... les parties de poker devaient être plus courante la nuit ? Elle hésita un moment à rentrer dans Mango, et malgré la torture elle traça sa route.

Lucy du attendre trois bonnes heures sur un banc du quai, au moins 32 fois elle du répondre " Non, je ne fume pas désolée. " A des garçons qui ne semblaient pas s'intéresser qu'à son " feu ". C'était plutot gênant d'attendre ici sans rien faire, les gens du personnel avait fini par la remarquer et la fixait parfois étrangement. Elle lu le même magazine people cinq fois, quittait sa lecture seulement quand un métro arrivait, elle se levait et jetait un œil dans le couloir si son mystérieux inconnu n'arrivait pas. Le dernier métro avant qu'elle abandonne passa devant elle, Lucy toucha le bouton pour ouvrir la porte et eut un petit flash du compartiment devant lequel elle devait se placer. Les battements de son cœur s'accélérèrent, si elle ne se dépêchait pas elle aurait attendu ici toute la journée pour rien. Elle chercha le bon compartiment, aperçu le garçon se faire poursuivre. Très rapidement elle ouvrit la porte et agrippa le sac à dos du garçon avec ses deux mains. Elle recula de quelques pas pour le tirer à l'intérieur, il était pas léger ! Il se débattit un peu et Lucy tenta de maîtriser la situation.

Dehors les hommes qui le traquait frappèrent violemment contre la vitre, Lucy fit mine de ne pas remarquer à qui il s'adressait et prit un air désolée.

Lucy ne pouvait pas se décrocher de cet horrible vouvoiement, elle espérait qu'il ne la prenne pas pour une snob. Délicatement elle saisit son poignet et le conduit jusqu'à une place, elle s'assit à côté de lui. Elle l'aida un moment à se tenir le temps qu'il reprenne sa respiration, puis elle déclara avec un grand sourire la phrase la plus cucul qu'elle avait le courage de dire en le tutoyant.

La journée de Jeffrey avait été plutôt tranquille. Il avait passé le plus clair de sa journée à vagabonder dans les rues les plus sécuritaires qu'il connaissait de New York. Jeffrey s'ennuyait, et il avait la ferme intention de trouver quelque chose à faire de sa journée de congé. C'était plutôt embêtant de ne pas avoir beaucoup d'amis et d'être étranger à cette ville! Il était déjà deux heures de l'après-midi et Jeffrey n'avait pas eu la moindre idée de la direction où il devait aller. Une heure plus tard, Jeffrey entra dans un café pour s'y détendre quelque peu. Il retira son sac à dos qu'il avait amené avec lui, le déposa au sol à côté de son siège et commanda un café bien chaud. En attendant son café, il sortit de son sac un paquet de cartes et le brassa en observant ses alentours. En fait, il faisait ça juste pour voir si des joueurs étaient dans la pièce! Peut-être s'intéresseraient-ils à inviter un étranger?

Voyant que personne ne venait, il étala les cartes sur sa table et joua une partie de solitaire tout en dégustant son café pour passer le temps. Encore une journée pénible et gâchée... « Les vacances, c'est chiant quand t'as personne avec qui te tenir », pensait-il alors que deux hommes entrèrent dans la pièce. Après s'être acheté un café et s'être attablé, l'un d'eux observait Jeffrey à son insu. Ce fut une question de temps avant que les deux hommes s'approchèrent de lui et prirent place à sa table.

Homme #1 : Partie de solitaire?

Jeffrey : Ouais... Disons que la journée est longue. Il faut bien que je la passe d'une quelconque manière, non?

Homme #2 : S'emmerder à New York, on ne voit pas ça tous les jours, hein! Il faut vraiment ne pas être du coin, et encore la... (Il rit) C'est quoi ton nom?

Il eut une pause dans la conversation. Jeffrey observait les deux hommes prudemment en s'appuyant contre le dossier de sa chaise. Jeffrey avait une règle : À New York, donne ton nom qu'à ceux en qui tu fais confiance, ou quand c'est strictement nécessaire. Il se présenta sous le nom d'Édouard Smith aux deux individus. Rapidement, la conversation était devenue plutôt amicale! Plutôt trop même. Mais en même temps, il y avait ce petit quelque chose de hautain chez les deux hommes. Ceux-ci parlaient de jeux de cartes et ils semblaient se trouver très bons. Meilleur qu'un joueur de solitaire! Les étrangers proposèrent à Jeffrey une partie de Poker, argent sur table, juste pour bien s'amuser! Ça sentait bizarre tout ça, mais Jeffrey accepta. Les trois hommes se dirigèrent sur la terrasse où il n’y avait, étonnamment, pas beaucoup de gens et ils s'attablèrent pour y jouer. Jeffrey ne pouvait s'empêcher de rire un peu, considérant qu'ils étaient sur le point de jouer au Poker dans un café, à deux heures de l'après-midi! Quoi qu'il en soit, la partie sera amusante. Jeffrey devait l'admettre, ces types jouaient fort. Pour une partie qui n'était pas officielle, car des vingt dollars, il y en avait! Même qu'il y a eu une pause à la partie un peu plus tard pour qu'ils puissent se sortir de l'argent en banque. Le temps passait plutôt vite, maintenant que la partie était entamée un peu plus sérieusement. Les poches grossissaient à vue d'œil aussi... pour Jeffrey, en tout cas. Les deux hommes semblèrent un peu mal à l'aise. Bien sûr, Jeffrey les laissait gagner, parfois, pour éviter de se faire pincer à tricher! Quand ils le soupçonnaient de quelque chose, Jeffrey faisait l'innocent et disait que c'était de la faute de son porte-bonheur qu'il sortit de son sac. Bien sûr, ça n'avait aucun rapport, mais c'était juste pour détendre l'atmosphère. Il eut un sourire malicieux et fit virevolter son jeton de Poker dans les airs comme s'il jouait à pile ou face. Un instant d'après, il avait gagné encore une fois une bonne somme d'argent.

Jeffrey récupéra l'argent gagné et le plaça dans son sac. Les deux hommes se doutaient fortement de quelque chose et le dévisageaient. Le tricheur en question se leva et plaça son sac à son dos.

Jeffrey : Malheureusement, j'ai quelques trucs à faire. On refait ça une autre fois, dite?

Les deux hommes s'étaient levés à leur tour, un éclair de malveillance passant dans leurs yeux. Ils demandèrent à Jeffrey de leur donner son sac, ce qu'il refusa. Cette réponse semblait être la goutte qui fait déborder le vase, car les deux tentèrent de mettre la main sur Jeffrey, qui s'éclipsa rapidement. Le tricheur sortit en trombe du café avec les deux hommes à ses trousses. Il n'y avait pas un instant à perdre. Si ces types le rattrapaient, il se faisait casser la figure. La première pensée qui trottait à la tête de Jeffrey était « Est-ce que ça vaux la peine pour cinq cents dollars?... Euh, oui! », alors qu'il s'engagea dans des ruelles pour essayé de s'échapper, son cœur pompant à une vitesse folle. Il était proche de 17 heures à ce moment, et sans vraiment pensée à une sortie, Jeffrey s'engouffra dans le métro. Les portes pour entrer dans le véhicule étaient toutes fermées! Tant pis, aussi bien essayer de continuer à courir? C'est à ce moment qu'il sentit des mains attrapées son sac. Il tenta de se débattre pour que l'individu lâche son sac, mais il fut tiré à l'intérieur du train. Épuisé comme il était, il n'avait aucune chance de s'en sortir! Puis il entendit :


Jeffrey avait la tête qui tournait et une fois l'adrénaline descendue, il avait presque de la misère à voir tellement il avait du sang à la tête! Il avait l'impression que sa tête allait exploser comme une bombe. C'était une voix de femme qui lui parlait, ce qui eut pour résultat de le calmer un peu
.
La femme le prit par le poignet et le guida vers un siège. Il avait arrêté de se débattre et prenait de bonnes respirations. Il fut un peu déstabilisé par la secousse du train qui commençait à avancer, mais il avait la chance qu'elle le retenait. Puis, une fois qu'il allait beaucoup mieux, il posa son regard sur la jeune dame.


À ceci, il ne put s'empêcher de rire doucement. Il épongea son front avec l'aide de ses manches de chemise et lui rendit finalement le sourire. Il se laissa un certain temps pour répondre à la question et voyant qu'il n'avait rien à craindre et qu'il se sentait plutôt en sécurité, il lui répondit calmement.

Jeffrey : Jeffrey... et merci beaucoup. Un peu plus, je ratais le métro. Ça n’aurait pas été super de rentrer chez moi à pied. De soir, j'ai tendance à me perdre!

Il avait encore l'impression que son cœur se cognait contre son crâne de l'intérieur, mais il s'en souciait moins, maintenant que le danger était écarté. Il passa un coup d'œil sur la carte du métro pour savoir où il était et où il s'en allait en même temps qu'il réfléchissait à une excuse pour son débattement. Après quoi, il s'installa confortablement pour attendre et pour discuter.

Jeffrey : Mais dit moi... tu fais ça souvent, attrapé les gens qui manque le métro? J'ai été un peu surpris! Avec une poigne comme ça, on à l'impression que tu es habituée, Lucy.

Pour une raison quelconque, il se doutait qu'elle avait vu les hommes à sa poursuite, mais il espérait qu'elle ne pose pas trop de questions à ce sujet. Après tout, il lui avait donné son vrai nom, ce qui pourrait être un risque à New York City...

Jeffrey... Une fois qu'il lui dit son nom avec son grand sourire Lucy eut le grand soulagement de voir à quel point elle était tombé sur un garçon gentil, à regarder comme ça il ne ferait pas de mal à une mouche. Mais à plusieurs reprises elle avait pu constater qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, le sac d'une personne en dit souvent beaucoup sur ce genre de choses. Elle regardait celui de Jeff' avec une grande curiosité, parfois elle regrettait vraiment que son don ne puisse pas lui montrer le passé, qu'avait-il pu mettre là-dedans ? En l'agrippant tout à l'heure elle n'avait rien perçue, peut-être à cause de la précipitation, un coup de pied dedans plus tard suffirait surement à combler son indiscrétion. Si il ne le serrait pas avec autant d'intérêt aussi...

<< Mais dis moi... tu fais ça souvent, attraper les gens qui manque le métro? J'ai été un peu surpris ! Avec une poigne comme ça, on à l'impression que tu es habituée, Lucy. >>

Lucy cacha un gloussement de sa main gauche. Et bien oui depuis ses huit ans elle avait sauvé une quinzaine de personnes de la noyade, une dizaine de chute mortel, sept filles de viols, stoppée deux meurtres et quatre kidnapping... Enfin bref, Jeff était donc un blagueur ! Lucy se prépara à lui répondre avec le même second degré, au moment ou une femme trébucha à cause d'une des secousses du métro et s'appuya sur son épaule. Son visage se crispa et elle sursauta sur elle même dans un petit cri étouffée. La femme qui venait de la toucher s'appelait Monica, elle vivait aujourd'hui la pire journée de sa vie c'était sûr. En plus de cette violente secousse, elle allait se prendre du café brulant en plein visage à cause d'un maladroit et glisser sur un jouet ce qui pourrait lui fracturer quelques cotes. Immédiatement après sa vision Lucy retenu la femme par le bras.
Le drame fut évité de justesse, le café brulant s'étala sur le sol et c'était maintenant au tour du maladroit de risquer de glisser sur le jouet. Lucy bondit de son siège et se précipita pour l'arrêter, tout le monde s'était retourner pour la regarder. On la remercia, gênée elle ne dit rien et retourna s'asseoir. Elle pouvait ajouter ces deux cas à sa liste d'échappé-belle. Le menton légèrement relevé, un petit sourire, Lucy regarda Jeffrey avec un air de fierté. Souvent la tentation de parler de son don la démangeait lorsqu'elle rencontrait des gens sympa, elle avait du mal à intéresser quelqu'un dans une conversation normale c'est pourquoi les rares amis qu'elle avait était tous au courant pour sa capacité.

<< Sois pas étonné, j'ai juste un œil de lynx et un instinct imparable. J'assiste aussi à beaucoup de concert, pour ma collection de médiators si je me montre pas assez brute pour en arracher ou en protéger un autant dire que je n'aurai jamais obtenu 50 pièces. C'est ce petit mélange qui fait de moi la super héroïne du métro ! >>

Le métro s'arrêta à une station, et comme à chaque fois que les portes s'ouvraient Lucy frissonnait. Quelle idiote, elle avait oubliée sa veste sur le banc où elle était restée toute l'après midi. Dans un roulement d'yeux elle lorgna sur celle de son voisin, il lui devait bien ça après tout ! Avec cette réflexion elle se trouva égoïste, pourtant elle avait raison, non ? Ses pensées retournèrent vers le sac à dos que les mollets de Jeffrey gardaient prisonnier. Elle se positionna de sorte à se tourner face à Jeff et en balançant ses jambes elle réussi à effleurer un bout de tissu avec son talon. Comme le contact, la vision fut très courte. Le garçon posé devant son lit vidait le contenu de ce qu'il avait amassé au poker, un jolie somme !

Le jeune homme ne put s'empêcher de l'observer faire, la bouche entre ouverte, un peu prit par surprise par les réflexes incroyables de la dame. On dirait qu'elle était capable de faire éviter toutes les catastrophes du monde!


Plus facile à dire qu'à faire! L'étonnement dans ces cas-là, c'est tout à fait normal. Un léger rire s'échappa d'entre ses lèvres et il eut un sourire radieux accroché au visage. Il avait l'impression d'être en présence d'un ange gardien des années moderne! Pas besoin d'ailes pour protéger son voisin. Elle était gentille, cette fille, il n'y en a aucun doute. Il aimerait un peu avoir ces réflexes... ça lui éviterait bien des choses. Mais non, lui tout ce qu'il est capable de faire, c'est rien... Oh.. Et puis ce truc... Cette... ce.. Pouvoir. Ou il ne sait pas trop quoi. C'est ridicule. Alors que cette pensée lui trottait dans la tête, il ne put s'empêcher d'avoir un regard plutôt grave et pensif, tout en observant le sol. Il finit par se secouer la tête. C'est un peu effrayant, mais il n'a qu'à l'ignorer et le tout devrait bien aller.

Lorsque la porte s'ouvrit, il constata le frisson de Lucy. Il passa un coup d'œil une autre fois sur la carte de destination. Techniquement, il devrait débarquer à la prochaine station. Une fois informé, il secoua les épaules pour retirer sa veste. Elle était bien chaude et sentais très bon. Malgré qu'il ait couru pendant un certain temps, il n'y avait pas trace de sueur. C'est pratique, de l'antisudorifique! Il tendit le pardessus à Lucy avec un sourire.


Après cette proposition, les gens dans le train avaient partiellement changé. Certains étaient entrés et certains étaient sortis. Les portes s'étaient refermées et la route avait recommencé. C'est vrai qu'il faisait froid, dans les métros. Et maintenant qu'il y pense, c'était la première fois qu'il le prenait. Ça faisait un peu bizarre d'entrer là et de rencontrer des gens sympathiques, alors que tout le monde dit que c'est très dangereux. Il va tout de même être prudent, mais il est définitivement plus à l'aise avec la chose.


Il avait l'air de bien l'aimer, cette fille! Elle est jolie et sympathique. Probablement très intelligente aussi. Il était simplement curieux de savoir si elle était dans le même coin que chez lui, peut-être aurait-il la possibilité de la recroiser un de ces jours. New York City, c'est tellement grand! On peut bien espérer... En plus, peut-être pourrait-il même la reconduire chez elle? Il aimerait bien. Quoi qu'il en soit, il s'étira un peu les bras et les jambes discrètement, la poursuite précédant cet événement l'ayant un peu engourdit. Ça fait toujours du bien de bouger normalement après de « l'exercice ». Ça permet de ne pas finir sa journée en étant ankylosé!

Lucy s'entoura les épaules avec la veste, une agréable sensation de chaleur envahit immédiatement la jeune fille qui laissa paraître ses grandes dents blanches. Les vestes des garçons avaient vraiment quelque chose en plus, et puis il y avait toujours cette odeur d'homme rassurante qui les accompagnait. Elle se laissa un moment bercer sous le poids du tissus essayant d'avoir une quelconque vision, mais la veste restait muette. Il faudrait qu'elle s'y prenne elle-même pour en savoir plus au sujet de Jeffrey, intriguée par son charisme elle lui faisait d'ailleurs confiance pour le moment. Lucy se mit à rassembler les informations qu'elle avait pour échanger un dialogue sur quelque chose qu'ils avaient en commun, malheureusement ils n'avaient apparemment pas la musique, il y avait aussi le poker. Lucy adorait ce jeu, mais en parler maintenant serait un peu mal placé, surtout qu'il lui proposerait une partie, avec son don elle faisait une bien meilleure tricheuse que lui. Lucy s'étonna toute seule de sa réflexion, parfois la solution lui venait un peu tard comme une évidence, un tricheur... Cela avait-il de l'importance ? Non. Enfin, il fallait voir comment il s'y prenait.

<< Dis-moi, Héroïne des métros, par quel hasard tu es ici? Je veux dire, tu es en route vers quelle destination? Juste par curiosité! Je veux pas être impoli, donc si tu veux pas me le dire, c'est tout à faire normal. >>

<< Non pas de soucis vraiment, je sors à la prochaine station. J'habite dans le quartier de Greenwich. >>

Le hasard (?) fit que les deux personnes descendaient au même endroit, Lucy se montrait ravi de rester un peu plus longtemps en compagnie de sa nouvelle connaissance. Ils montèrent les escaliers de sorties ensembles, cette fois-ci pas de courses poursuites ils prenaient leur temps. La lumière du soleil couchant agressa un moment leur rétine avant de s'y habituer, n'ayant pas l'air de vouloir se quitter ils continuaient une discussion un peu banal mais qui les réunissait encore. Lucy jeta un coup d'œil à sa montre, 18 heures, un garçon respectable ne laisserait pas une jeune fille rentrer seule chez elle en une fin de journée. Mais il était évident qu'elle ne voulait pas rentrer, pour une fois qu'elle arrivait à s'entendre avec quelqu'un comme ça, elle se surprenait elle-même. Lucy tenta quand même la demande, sans trop hésiter ni avec trop de timidité pour ne pas jeter un froid, elle s'y prit avec enthousiasme.

<< Ça te tenterait de traîner dans un bar ce soir ? Parce que j'ai rien à faire de ma soirée, et puis c'est triste de rester toute seule un samedi soir. Ça dépend évidemment de ta disponibilité, tu en dis quoi ? >>

Lucy cacha ses gestes nerveux derrière son dos et camoufla le tout avec un sourire et des grands yeux impatients. Elle pensa un moment à sa tenue, évidemment elle ne pouvait pas aller quelque part la nuit comme ça, si elle avait su... Maintenant elle était forcée de repasser chez elle pour porter quelque chose de convenable. Elle repensa aussi à son maquillage, tout ça arrivait dans sa tête comme un drame ridicule de fille. Bien sûr si il habitait trop loin elle lui proposerait de passer dans son appartement, il pouvait bien attendre une demi-heure devant la télé. HORREUR ! Elle n'avait pas rangée, heureusement aucun vêtement ne traînait, mais elle avait décidée la veille de passer sa soirée à regarder des DVD qui traînait un peu partout sur le sol. Après cette micro-réflexion, elle ne s'était même pas rendu compte que Jeffrey avait commencé à lui répondre, Lucy reprit ses esprits pour l'écouter.

Greenwich, prochaine station? Jeffrey était ravi de la réponse, car il savait maintenant qu'elle n'était pas si loin de son appartement. Lui aussi, il avait de la misère à avoir de bonne relation avec les gens. Ce n'est pas qu'il est bien méchant, mais c'est qu'il a tendance à ne pas rencontrer les bonnes personnes! Soit ce ne sont que des connaissances, soit ils veulent sa peau! En général, les autres sont des connaissances justement parce que les autres veulent sa peau.


Le jeune homme prit une pose presque sculpturale et pensive en pinçant le bout de son menton entre son index et son pouce. En fait, il semblait peser la question comme si c'était un véritable dilemme! Bien entendu, ce n'en était pas un et il accepta avec joie. Cependant, bien que l'idée le tentait beaucoup, il pensa au contenu de son sac à dos. Dangereux de se traîner avec ça sur les épaules, non? Bah. Une fille comme ça, c'est un véritable porte-bonheur, donc il n'aura pas à avoir peur. De plus, un bar ce n’est pas vraiment dangereux, hein? C'est les types dans les allez sombres qui s'en prend à nos poches.

Jeffrey regarda un peu partout autour de lui pour voir ses points de repère pour rentrer chez lui. Par la suite, Jeffrey proposa de la raccompagner chez elle et par la suite, ils pourraient probablement faire un tour à son appartement. Comme ça, lui aussi pourrait se trouver quelque chose de mieux à se mettre sur le dos. En plus de se débarrasser du sac.

Ils commencèrent par le premier itinéraire et se dirigèrent vers l'appartement de Lucy, calmement. La marche était très paisible et le coucher de soleil orangé éclairait le chemin. C'était une très belle vue, si l'on supprimait les voitures qui passent et le bruit incessant de New York City.

Jeffrey se contentait de parler de tout et de rien allégrement avec Lucy. La brise fraîche transportait des odeurs sucrées alors qu'ils passaient devant des pâtisseries. Avec l'argent qu'il avait, il pourrait bien payer une brioche ou deux. Avec un léger sourire, il fit signe à Lucy d'attendre un petit moment avant de revenir avec 2 brioches à la cannelle en main, enveloppée de petit papier blanc pour les tenir.


Il lui devait bien cela... Après tout, elle lui avait sauvé la peau, même si elle ne le savait pas (?).

Hein ? Quoi ? Jeffrey affichait une sorte de réticence, comme une réflexion. La jeune fille tomba droit dans le panneau et son visage afficha un petit désespoir. Ses plans de soirée tombaient à l'eau, elle eut le temps de réfléchir à ce qu'elle pourrait faire d'autre, soit regarder la télé, quand il annonça que c'était avec un grand plaisir. Lucy afficha un sourire radieux, elle se mit à marcher en direction de son appartement tout en discutant. Les choses très banal finissaient par les relier sur des points communs dont ils semblaient s'étonner à chaque fois " Waouw toi aussi tu aimes les Beatles, han ! " etc...

<< Je sais pas si tu aimes les brioches, alors j'ai décidé de tenter ma chance en achetant une pour toi. >>

Lucy sentit sa salive qui lui envahissait la bouche, elle n'avait pas mangée de la journée et mourrait de faim. En la voyant comme ça, dorée, moelleuse, A LA CANNELLE ! L'envie de lui arracher des mains pour l'engloutir fut tentante, elle se contenta de le remercier et de la manger le plus calmement possible.


Au coin de la rue, le grand appartement de brique à Lucy fit son apparition. Ils se présentèrent tout les deux à l'entrée et elle le fit monter au quatrième étage. Le hall était sobre, un petit porte manteau et des murs blancs. Lucy le conduit au salon pour qu'il s'installe, lui proposa un café et partit dans la chambre pour chercher de quoi se changer. Elle remarqua des vieux vêtements d'Owen qu'il avait laissé ici, une chemise blanche, un pantalon noir, des sous-vêtements et une montre en argent. Lucy les apporta à son invité qui était en train de contempler les photos de Paris qu'elle avait disposée, un rêve plus qu'une réalité. Comme si elle était destinée à l'empêcher de mettre son sac en sécurité, inconsciemment elle venait de trouver un nouveau moyen de le garder avec eux pour la soirée.

Après s'être préparée Lucy sortit rejoindre Jeff, elle portait une robe de soirée et des talons noirs, ses cheveux étaient détachés et elle portait un rouge à lèvre très vif. Son visage semblait faire une dizaine année de plus, mais rapidement on reconnaissait ses traits légèrement enfantins qui ressortaient derrière le maquillage. Elle apporta une veste de costume à Jeffrey pour aller avec sa tenue, mais n'osait pas passer sa main dans ses cheveux pour le recoiffer. Elle aimait bien lorsqu'il avait sa frange en travers du front, ça lui donnait un air beaucoup plus sympa. Instinctivement elle jeta un coup d'œil au salon voir si des objets manquaient, elle se rappela qu'elle ne connaissait pas du tout son invité possédant plusieurs billets dans son sac et qu'il pouvait lui faire un sale coup à tout moment. Mais jusqu'à maintenant c'était un sans fautes, et il avait vraiment l'air adorable !

Une fois qu'ils arrivèrent chez Lucy, Jeffrey eut l'étonnement de voir que ce n'est pas toutes les filles qui font le ménage! Il avait un léger sourire en coin, amusé par la scène. Cependant, rire serait un peu trop exagéré, considérant que chez lui-même, rien n'est à sa place! En fait, il suffisait de fouiller dans un creux du divan et l'on pouvait presque ressortir un trésor de l'antiquité. Pas littéralement, bien sûr, sauf si l'ont peu considéré de vieux sacs de croustille comme étant une antiquité.

Pendant que Lucy était occupée dans l'autre pièce, il admira les nombreuses photos qui décoraient les murs de sa demeure. Ainsi, elle est déjà allée à Paris? Hmmm, remarque, cette photo me dit vaguement quelque chose. Je crois l'avoir vu quelque part... Enfin, pas grave, j'aurai juste à la questionné. Une pensée, hors du contexte des photos, lui germa dans la tête. Elle lui avait sauvé la vie et une simple brioche n'est pas digne de cet acte. Bien sûr, elle ne le savait pas, mais au fond, profiter de cette ignorance est hors de question. Rapidement, il prit quelques billets de vingt dollars et les cacha sous la boîte d'un DVD sur la table. Un soixante dollars, c'est beaucoup, mais il préfère perdre ça plutôt que quelques centaines! Il referma son sac et retourna à la contemplation des photos... juste à temps d'ailleurs, car Lucy vint le voir avec des vêtements pour homme. Il les accepta et les examina curieusement une fois que Lucy s'éloigna à nouveau pour se changer.

Tien donc... Elle a des vêtements pour hommes chez elle? Vaut mieux ne pas laisser le sac ici, question de sécurité... Elle a peut-être un petit ami qui vit avec elle. Quoi qu'il en soit, il enfila les vêtements, profitant de son instant seul dans le salon. Côté goût, le mec à qui appartiennent ces vêtements n’en manque pas. Par contre, il se trouvait un peu bizarre de porter les vêtements d'un autre. M'enfin, ils n'avaient pas l'air sales ou usés, donc ce n'était pas si mal.

Jeffrey attendit un bon moment, seul. Elle le connaissait à peine et elle le laissait ainsi, entourée d'objet à profusion. Plutôt téméraire, cette fille... Heureusement, Jeffrey n'était pas un filou. En fait, il était un opportuniste et jamais il ne touchait à quelque chose ne lui appartenant pas. Et puis, il avait joué au Poker et techniquement, il avait gagné cet argent!.... en trichant. Mais il l'avait gagné tout de même.

Lorsqu'il vit Lucy entrer dans la salle avec cette tenu, un sourire un coin apparut sur son visage. Franchement, c'était presque triste qu'elle avait un petit ami. Lorsqu'elle lui donna la veste, il l'accepta avec joie et l'enfila, suivi de son sac à dos. Lucy avait beau scruter son salon, elle ne voyait rien ayant disparu. Cependant, si elle poussait ses recherches plus loin, elle tomberait probablement sur les soixante dollars sous le DVD! Pourvu qu'elle ne les trouve pas pour le moment, tout va bien...